vendredi 25 avril 2014

Sur la Route d'Uluru

Le désert s’affronte dès l’aube. Nous sommes donc à 6h prêtes devant notre hôtel, pour partir à la découverte de l’Outback. En attendant notre chauffeur, nous admirons le lever du soleil sur les rues calmes d’Alice Springs.


En route!


7h de route à travers le Bush nous attendent. Notre guide est drôle et intéressant et les autres voyageurs du groupe sont tous sympathiques, le trajet s’annonce bien. Après quelques minutes à travers la ville endormie, nous dépassons les dernières maisons isolées et nous voici sur une route rectiligne comme tracée à la règle. Le chemin pour rejoindre Ayers Rock est simple: 250kms de ligne droite, un croisement, 250kms de ligne droite. Je crois au début à une blague mais c’est bien ça, en 7h de route, nous tournons une seule fois, à droite!





Nous faisons quelques stops pour dégourdir nos jambes et boire un café, grande passion des australiens. Les stations d’arrêt sont vintage à souhait, le temps semble s’être arrêté dans ces petites oasis de vie perdues au milieu du désert. Pendant des heures, j’admire le paysage autour de moi. Au fil du trajet, la végétation évolue. Des chameaux et des kangourous viennent nous saluer. À mesure que nous nous enfonçons dans l’Outback, je ressens pour la première fois la distance avec le reste du monde. Des kilomètres et des kilomètres sans croiser une voiture, une maison, un chemin…pour la citadine que je suis, l’expérience est intense!



Nous approchons d’Ayers Rock et la terre se colore. Le sable prend une teinte orange incroyable. À l’horizon, le Mont Conner se dresse fièrement nous annonçant les portes du Far East. Plus que quelques heures avant d’atteindre Uluru…








Le fameux rocher nous apparait d’abord timidement jouant à cache cache avec le relief. Ayers Rock (ou Uluru en langue aborigène) est situé au milieu du parc national d’Uluru - Kata Tjuta tenu par les aborigènes. À une vingtaine de kilomètres du rocher se trouve Ayers Rock Resort, le seul endroit où l’on peut séjourner lorsque l’on visite ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Resort abrite quatre hôtels, des restaurants et quelques boutiques sur une petite piazza. Les bâtiments à taille humaine s’accordent en parfaite harmonie avec la nature ce qui rend l’expérience plus authentique.


Nous arrivons à notre hôtel vers 13h, lorsque le soleil commence à brûler. Après un long voyage et un réveil aux aurores, nous aspirons à une après-midi tranquille au bord de la piscine. Notre première découverte est prévue pour le soir mais avant cela, nous déjeunons de très bons plats italiens dans l’un des cafés de la piazza. Une fois encore, nous sommes étonnées de la qualité des mets servis en plein milieu du désert, une vraie bonne surprise!

Après quelques heures de repos, il est temps de se préparer. Pour fêter notre première soirée au centre de l’Australie, nous dinons aux chandelles au pied d’Uluru. Un peu avant le coucher du soleil, nous partons donc en car vers un endroit inconnu. Une petite marche nous conduit ensuite le long d’un chemin de sable ocre, jusqu’à un point surélevé… 


Là, la magie commence! Nous sommes accueillies avec une flûte de champagne au son d’un Didgeridoo, instrument de musique local. L’atmosphère est exceptionnelle. Je comprends que je suis en train de vivre une expérience unique. Face à nous, Uluru change de couleur à chaque battement de cils. Le soleil couchant se reflète dans ce rocher millénaire sacré. Pendant cet apéritif d’un autre genre, nous profitons du calme du désert et du paysage magnifique qui s’offre au nous. 









La luminosité décline et il est temps de rejoindre les tables. Quelques mètres plus loin, une cuisine de plein air a été aménagée pour nous régaler de spécialités australiennes. Les tables sont joliment dressées avec nappes blanches, vaisselle et couverts élégants, ribambelle de verres et bougies. Un diner de princesses. Et toujours en toile de fond, Uluru qui s’efface peu à peu dans la nuit tombante. 



Cette fois-ci, nous nous laissons tenter par le kangourou après avoir déguster une entrée fine aux accents asiatiques. Tout est absolument délicieux jusqu’à la farandole de desserts. Au cours du repas, nous assistons à une danse aborigène et à la visite de coyotes affamés. je ne suis rassurée mais finalement, ces chiens sauvages sont les plus peureux. Après un thé parfumé et alors qu’il fait à présent nuit noire, les bougies sont soufflées. Tandis que mes yeux s’habituent à l’obscurité, je perçois peu à peu le spectacle enchanteur qui se déroule juste au dessus de moi.


Le ciel qui nous domine ce soir là est d’une beauté inouïe. Les étoiles brillent par milliers et la Voie Lactée se dessine dans une fumée céleste. J’admire des constellations que je n’ai jamais vues auparavant car de l’autre côté de la Terre, l’espace nous apparaît différemment. Pas d’Étoile du Berger dans cet hémisphère, mais la Croix du Sud qui scintille intensément. Une spécialiste d’astronomie et de culture aborigène vient nous compter l’histoire du ciel d’Uluru. Cette soirée est un pur moment de poésie et de magie, un de ces instants que l’on oublie jamais. Je remercie mon extraordinaire maman <3 qui est venue jusqu’ici pour vivre cela avec moi et je pense à mes proches parce que lorsque qu'on a la chance de vivre moment aussi beau, on a qu’une envie, c’est de le partager avec tout ceux que l’on aime.

Alors je lève la tête vers le ciel, je cherche une étoile filante et je fais un vœu…



Photos et vidéos: @AC, @CC

vendredi 18 avril 2014

Escale à Alice Springs

Alice Springs est notre troisième étape de voyage. Plus qu’une vraie destination, cette ville perdue au milieu de l’Outback est surtout un stop obligatoire avant de rejoindre Uluru. En effet, le fameux rocher est difficilement accessible. Nous avions le choix entre l’avion via le minuscule aérodrome d’Ayers Rock ou le transfert en car depuis Alice Springs. Nous avons choisi la seconde solution qui nous permet de voyager à travers le désert et de découvrir un peu plus l’Australie profonde.


Le 20 février 2014, nous nous réveillons à Sydney prêtes pour partir à l’aventure dans le Bush. Sans y être déjà allées, nous savons que ce qui nous attend à Alice Springs sera très dépaysant. A l’aéroport, nous profitons du temps d’attente avant l’embarquement pour prendre un petit déjeuner et faire un peu de shopping.


Après JetStar et Virgin Australia, nous voyageons cette fois sur Quantas, la compagnie nationale. L’avion est à moitié plein ce qui nous permet de nous installer confortablement pour ces 3h de vol. Nous décollons face à l’Océan Pacifique avant de tourner autour de la baie de Sydney. Un dernier coucou à l’Opéra et nous voici en route vers le désert rouge. Les paysages qui défilent à travers le hublot offrent un véritable spectacle. Nous survolons quelques temps la campagne verdoyante avant d’arriver au dessus d’une terre plus aride. La végétation laisse place aux roches brunes puis tout devient rouge. Nous voici au dessus de l’Outback australien.




Vus du ciel, les lacs de sel qui serpentent à travers le désert ressemblent à des peintures nacrées. Je passe une grande partie du vol à admirer ce panorama étonnant. À l’approche d’Alice Springs, la terre flamboyante est parsemée de buissons et de petits arbres. La piste d’atterrissage se profile au milieu de ce no man’s land et nous atterrissons un peu brutalement sous un soleil de plomb. Dès la sortie sur le tarmac, l’effet est saisissant. Nous sommes en plein milieu de l’Australie à des milliers de kilomètres de la vie urbaine.





Nos bagages sont vite récupérés dans cet aéroport de cambrousse. Le car qui nous emmène ensuite vers les hôtels d’Alice Springs nous offre une première visite des environs. Le sol est brulé par la chaleur et les seules âmes que nous croisons sont quelques aborigènes marchant à travers le bush.


Après avoir déposé nos affaires dans notre chambre, nous partons à la découverte d’Alice Springs. Je prends peu de photos mais j’observe…beaucoup. Ce lieu est un choc. Pour la première fois depuis mon arrivée en Australie, je me sens vraiment loin de chez moi, dans un univers complément différent. Dans les rues, des groupes d’aborigènes sont assis par terre, visiblement désœuvrés. Dans les quelques magasins et restaurants croisés, nous ne voyons que des blancs et des asiatiques au travail. Chaque population semble se regarder du coin de l’œil, parfois avec méfiance, souvent avec désintérêt. Je ressens un certain malaise devant un tel clivage. L’aspect des rues, rudimentaire et sans charme, la température caniculaire et le décalage horaire n’aident pas. Après un lunch léger, nous retournons à l’hôtel pour nous reposer quelques heures. Je profite de cette pause pour faire des recherches sur la culture et l’histoire aborigène. D’avoir poser les pieds sur cette terre si spéciale attise ma curiosité. Je pense aux questions sociales du pays et au passé de l’Australie: ces thèmes tabous très difficiles à aborder ici. Je réalise que cette étape dans l’Outback donnera sûrement une autre dimension à mon expérience australienne.


Le soleil se couche tôt mais une petite nuit nous attend. Demain, il faudra être prêtes à 6h pour partir vers Uluru. Un peu perdues, nous demandons conseil à l’hôtel pour notre diner. Contre toute attente, nous passons la soirée dans un restaurant très agréable, sous une tonnelle décorée de vignes et de lampions. Le menu est composé de plats typiques aussie: côtes de porc caramélisées, viandes de kangourou, de crocodile, de chameau et salade d’emu. Je me laisse tenter par l’agneau braisé et sa vegetable pie tandis que Catherine opte pour le barramundi et son couscous léger mêlé d’asperges fraîches et de tomates séchées. Les mets sont fins, délicieux et bien présentés. Mon assiette est une surprise, la pie est en fait une couche de pâte feuilletée moelleuse, agrémentée de légumes et recouvrant une cassolette de ragout d’agneau et de patates douces. Un vrai régal ! En dessert, je ne résiste pas à l’apple turnover, sorte de chausson aux pommes amélioré, accompagné d’une crème légère et d’une boule de classe macadamia. Alors que nous pensions devoir mettre nos papilles au repos dans le désert, nous dégustons finalement l’un des meilleurs repas du voyage.

Ainsi rassasiées, nous retournons à notre chambre et préparons nos affaires pour le réveil aux aurores. La nuit est calme, douce et courte !

Photos: @AC, @CC

lundi 14 avril 2014

Blue Mountains & Last Night in Sydney

Après avoir arpenté les rues de Sydney pendant deux jours, nous décidons de passer notre dernière journée dans le New South Wales en pleine nature. Les environs de Sydney offrent un éventail de paysages variés allant des plages de sable blanc aux montagnes rocheuses. 


Parmi les incontournables du coin, les Blue Mountains promettent une expérience unique. Cette chaîne montagneuse se colore d’un voile bleu intense lorsque l’essence des eucalyptus se reflète dans les rayons du soleil. A la tombée de la nuit, l’effet est, parait-il, saisissant. 


La journée commence à Central Station où nous prenons le train direction Katoomba, l’un des villages des Blue Mountains situé à 2h de Sydney. Malheureusement pour nous, la météo n’est pas de notre côté mais nous espérons que le temps se lèvera en prenant de l’altitude. Si le train ressemble à un vieux RER, la campagne que nous traversons est charmante. À mesure que nous avançons, les collines deviennent des montagnes et la végétation se fait plus dense. La pluie, elle, ne cesse de tomber et nous accueille encore plus virulente à la sortie du train.


Mais il nous en faut plus pour nous arrêter et quelques minutes plus tard, nous voici dans le bus en direction du premier point view. Le long d’un parcours de dix kilomètres, plusieurs arrêts annoncent le départ des randonnées au cœur des Blue Mountains. Par chance, le premier circuit serpente dans une forêt tropicale. Nous marchons pendant 1h30 à travers les arbres immenses, presque protégées du déluge.




Au fil de notre promenade, nous traversons des ruisseaux, nous passons devant des cascades et nous admirons la vue impressionnante sur l'horizon et les fameuses Three Sisters. Ces trois pics sont l’image des Blue Mountains. Le ciel gris et le brouillard donnent une atmosphère dramatique aux lieux. Et les montagnes bleues restent grises…



À l’heure du déjeuner, notre optimisme commence à faiblir. La pluie redouble d’intensité ce qui rend la randonnée dangereuse. Nous nous arrêtons dans un café pour nous restaurer en priant pour que les vents tournent. Après un breakfast/lunch australien à base d’œufs pochés, d’avocat, de feuilles d’épinards, de tomates, et d’un thé accompagné de scone, confiture et crème pour se réchauffer ; nous comprenons que la météo ne s'arrangera pas. Nous sommes trempées, il est donc préférable de retourner vers Katoomba. Sur le chemin du retour, nous admirons ces paysages montagnards brumeux et en milieu d’après midi, nous sommes à nouveau dans le train, direction Sydney. Malgré le temps, cette escapade dans les Blue Mountains est un bon souvenir illustré de quelques photos prises entre les gouttes.


À l’arrivée, la pluie s’est enfin calmée ce qui nous permet d’envisager Sydney By Night pour notre dernière soirée. Après un moment de repos à l’hôtel, nous marchons vers Darling Harbour afin de profiter encore un peu de cette vue magique sur la ville. En chemin, nous visitons le Queen Victoria Building, un centre commercial construit à la fin du XIXe siècle qui a gardé son charme d'antan. 




Nous dégustons des tapas dans un restaurant espagnol avant de savourer notre glace quotidienne face à Darling Harbour. Pour la St Valentin, la baie a été aménagée avec amour. Des cœurs roses flottent au milieu des barques à louer et des chansons sont diffusées subtilement autour des quais... Love is in the air! Un joli moment pour dire bye bye à Sydney. Demain, une nouvelle aventure nous attend dans l’Outback.






Photos: @AC, @CC